2018
"Les hommes chevauchent leur destinée comme on lance un cheval au galop sans savoir comment le retenir"
Combien de fois auront-elles porté ce regard mystérieux dans lequel on peut distinguer la fierté de leur communauté ? Les femmes girafes connaissent le nom qui leur est attribué et ne s'en offusquent guère. Birmanes ou Thaïlandaises, elles veillent sur leur village et arborent avec fierté leur attribut de féminité. Nulle infamie dans cette posture. Les femmes guerrières connaissent l'histoire de leurs mères.
Elles narrent ce récit comme on se souvient de vieilles histoires d'autrefois et vous emmènent avec elles dans cette nature sauvage où l'homme doit combattre sans cesse pour survivre et s'adapter.
Elles prendront le temps de vous parler de leurs ancêtres protégeant par le biais de colliers d'acier les cous, bras et jambes, des crocs acérés de tigres affamés s'aventurant dans les villages à chaque départ des hommes pour la chasse.
Les femmes girafes sont fières de leur culture. Elles connaissent les travers du monde extérieur auquel elles ne participent pas. Elles vous gratifient volontiers de leur sourire, car leur vie n'est ni triste ni soumise. Ce collier de laiton s'enrichit au fil des ans et de la vieillesse comme preuve de grande sagesse. Elles ont appris à se défendre, à se soutenir, à s'entraider, à combattre l'adversité et avoir la sagesse de ne pas s'offrir en pâture.
Cette culture, c'est la leur. Elles la font perdurer comme un rempart au monde extérieur. Lorsque l'on sait d'où l'on vient, on ne peut se perdre sur le chemin.
"Les hommes chevauchent leur destinée comme on lance un cheval au galop sans savoir comment le retenir"... La plus âgée parle peu mais vous transperce de son regard intense. Le sourire devient plus volontaire... Le message est bien là...
Récit de voyage Les femmes girafes du nord de la Thaïlande